Extrait

Mon tendre amour, Voilà trois semaines que tu ne m’as pas vue. Tu dois t’inquiéter, je m’en doute et j’en suis désolée : dix jours que j’aurais dû être rentrée à la maison. Non douze. Le temps que tu reçoives cette lettre, j’aurai encore deux jours de plus d’aventures à te raconter… Rien que d’y penser, j’ai hâte de reprendre ma plume pour toi, que nous partagions tout ce qui m’arrive d’exaltant et de bon. Ne t’inquiète plus, je vais bien. Sois heureux pour moi, je le suis tellement… Contente, épanouie… C’est un peu grâce à toi tout ça. J’ai bien conscience que je te le dois. Je t’écris pour te remercier. Je te sais jaloux. Je te connais suspicieux, angoissé, curieux, sans assurance quant à ma fidélité et à mon honnêteté. Depuis le premier jour, tu es comme cela. Depuis notre premier regard échangé, il me semble que tu guettes, fébrile, si un homme, mâle dominant, ne rôde pas autour de moi… Te souviens-tu de notre premier échange ? Tu m’avais demandé si mon joli sourire appartenait déjà à un homme. J’avais été surprise par cette question désuète, et charmante. Avant tout, ce sourire est le mien. Si je peux l’offrir à celui qui l’aura mérité, il me revient toujours, me permettant de le donner à ma guise à un autre. Je ne le laisse jamais. Je le prête. Et aucun homme avant toi ne m’avait possédée. Dans tous les sens du terme.